La patrimonialisation de cultures aussi bien immatérielles que matérielles (anthropologiques ou naturelles) connaît une ascension fulgurante depuis que les nations du monde ont compris l’interrelation positive entre patrimoine et économie. Un mouvement international sous l’égide de l’UNESCO a fait du patrimoine mondial depuis plus de quatre décennies, un domaine de réussites même si les désillusions ne sont pas à occulter. A ce titre, les divers enjeux économiques, politiques et juridiques qui y sont impliqués témoignent du génie créateur des peuples de ces cultures.

AVANT-PROPOS

La patrimonialisation de cultures aussi bien immatérielles que matérielles (anthropologiques ou naturelles) connaît une ascension fulgurante depuis que les nations du monde ont compris l’interrelation positive entre patrimoine et économie. Un mouvement international sous l’égide de l’UNESCO a fait du patrimoine mondial depuis plus de quatre décennies, un domaine de réussites même si les désillusions ne sont pas à occulter. A ce titre, les divers enjeux économiques, politiques et juridiques qui y sont impliqués témoignent du génie créateur des peuples de ces cultures.

Le processus de patrimonialisation suscite d’énormes interrogations. La réflexion théorique a déjà produit une littérature assez foisonnante au cours des dernières décennies (Smith et Akagawa 2009). Sans verser dans l’expression choc : « …soudain, le patrimoine culturel était partout » de D. Lowenthal (1996), force est de constater que dans ce monde sans cesse globalisant, le désir de mémoire s’impose à toutes les nations. R. S. Peckham (2003) considère à juste titre que la peur de la perte est ce qui donne naissance aux instruments de sanctification et de préservation. La patrimonialisation est l’un de ces instruments sur lesquels nous devons nous pencher plus avant pour en comprendre les ressorts. C’est donc ce désir de patrimonialisation devant déboucher sur un tourisme ‘‘écologico-économique’’ qui a amené le gouvernement béninois à commander un inventaire général du patrimoine du pays. Dans ce sens, il est important de témoigner de la reconnaissance à un certain nombre d’institutions et de personnalités qui ont commandité ce pré-inventaire du patrimoine béninois. La première reconnaissance va à l’endroit du Gouvernement actuel de la République du Bénin qui a initié ce projet dans son programme d’action. Ensuite, le Ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts, ainsi que l’Agence Nationale de la promotion des Patrimoines et de développement du Tourisme (ANPT), à travers leurs responsables respectifs sont remerciés pour les différentes facilitations dans le cadre de ce projet.

Sans vouloir verser dans des propos démesurément dithyrambiques, l’EPA est particulièrement remerciée ici, en l’occurrence son Directeur, Dr Franck K. Ogou qui, dans le souci de présenter une mouture adéquate de ses travaux et projets, a toujours fait preuve d’un esprit magnanime mais sans complaisance.

Enfin, les différentes personnes ressources (professionnels et gestionnaires des patrimoines, bibliothécaires, chercheurs en sciences sociales, etc.), rencontrées dans le cadre de l’exploration documentaire, sont sincèrement remerciées pour l’accueil enthousiaste et les discussions très enrichissantes.

Les lacunes documentaires dues à l’absence ou à l’insuffissance de travaux d’inventaire dans certains départements, ont engendré des détails disproportionnés dans la restitution ici présentée. Le lecteur constatera à l’évidence, l’absence du département du Littoral dans le rapport, ou des tableaux récapitulatifs squelletiques des patrimoines, notamment au niveau des départements du Couffo et du Mono. Du reste, le temps très court imparti (30 jours) n’a pas permis d’explorer à fond toute la documentation disponible. Quoi qu’il en soit, la ligne argumentaire retenue permettra au commanditaire, ainsi qu’aux lecteurs, d’apprécier l’apport du travail effectué.

Dans le présent rapport, la graphie locale a été privilégiée, pour rester en conformité avec la toponymie, la glossonymie et l’ethnonymie en vigueur sur l’espace de la République du Bénin. L’alphabet en usage depuis 1975, revu en 1990, et amélioré jusqu’à la 6e édition parue en 2008, doit être lu et prononcé ainsi qu’il suit :

ε : ê, comme dans fête, crête ;
e : é, comme dans tétanisé, frappé ;
s : ss, comme dans casse, masse, passe ;
u : ou, comme dans fougue, moule, écoulement ;
x : h, comme dans cacahouète, chahuter ;
ͻ : or, comme dans mosquée, kiosque, honneur ;
sh : ch, comme dans chasser, chambre, chaudron ;
c : tch, comme dans tchadanthrope, Tchécoslovaquie, tchérémisse ;
g : gu, comme dans gangue, mangue, guide ;
j : dj, comme dans Djibouti, djebel.


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